vendredi 23 septembre 2011

Délivre (note pour expliquer)


Un matin à 8h30, Niort
rue Brisson, vers rue Ricard
sac de jute
traîne
travaux, ouvriers
un reste de pleine lune de la veille, encore perceptible
le soleil qui se lève sans nuage, ciel dégagé pour notre regard
le sac est tenu tiré par ses deux lanières

culture des livres et culture de la terre
il est rempli de mes livres, 94 livres
récolter, disséminer

accumulation de savoir, érosion
impact de la vie érosive sur le corps, les couvertures de livres
la peau des livres

pieds nus, peau de la plante des pieds en contact avec le sol
costume synthétique : peau - pellicule entre mon corps et le monde
deuxième chair, protection
dualités réunies :
force et vulnérabilité
effort et paresse
corps et esprit
dénuement et richesse

bagage : savoir exposé à l’érosion de la vie, usure, fragilité de la mémoire
qu’en reste t’il ?
que reste t’il ?
marche continue, régulière, inlassable qu’un accident arrête
le sac éventré dégueule ses victuailles
son contenu, dans la durée de la marche tenu secret
apparaît alors en réalité
et dans l’image

deux courants voisins suivent leur cours, 2 rythmes
mon déplacement et la vie autour : les gens croisés, les ouvriers au travail interrompus

ces trajectoires se croisent
chacun dans sa ligne d’eau
ils s’inter-révèlent 

jeudi 22 septembre 2011