Un matin à 8h30,
Niort
rue Brisson, vers rue
Ricard
sac de jute
traîne
travaux, ouvriers
un reste de pleine
lune de la veille, encore perceptible
le soleil qui se lève
sans nuage, ciel dégagé pour notre regard
le sac est tenu tiré
par ses deux lanières
culture des livres et
culture de la terre
il est rempli de mes
livres, 94 livres
récolter, disséminer
accumulation de
savoir, érosion
impact de la vie
érosive sur le corps, les couvertures de livres
la peau des livres
pieds nus, peau de la
plante des pieds en contact avec le sol
costume
synthétique : peau - pellicule entre mon corps et le monde
deuxième chair,
protection
dualités réunies :
force et
vulnérabilité
effort et paresse
corps et esprit
dénuement et richesse
bagage : savoir
exposé à l’érosion de la vie, usure, fragilité de la mémoire
qu’en reste
t’il ?
que reste t’il ?
marche continue,
régulière, inlassable qu’un accident arrête
le sac éventré
dégueule ses victuailles
son contenu, dans la
durée de la marche tenu secret
apparaît alors en
réalité
et dans l’image
deux courants voisins
suivent leur cours, 2 rythmes
mon déplacement et la
vie autour : les gens croisés, les ouvriers au travail interrompus
ces trajectoires se
croisent
chacun dans sa ligne
d’eau
ils s’inter-révèlent